La scène britannique a l’habitude de voir émerger des talents soul aussi différents qu’inspirants. Mahalia qui, avec le track « Sober » en 2017, avait inauguré une nouvelle ère dans la manière de raconter l’amour et ses désagréments à l’âge d’Internet. Son premier album, Love and compromises, compte des feats de qualité, notamment avec Hamzaa, nouvelle voix puissante et touchante from London. Rencontre avec deux artistes et amies qui, sous couvert de textes qui parlent d’amour, affirment leurs présences au monde sans avoir à s’excuser.
Paris, fin de matinée. Fraîchement débarquées de Londres, Mahalia et Hamzaa démarrent une journée express pour parler de leurs projets respectifs. On nous dit qu’elles s’entendent parfaitement. « On s’est connues via Instagram, d’abord parce qu’on appréciait ce que l’une et l’autre faisait artistiquement et puis on est devenues amies », nous dit Mahalia, pour expliquer elle-même ce qui la lie à Hamzaa, dont le projet Phases EP est sorti début août. Elles échangent d’ailleurs quelques couplets sur « Regular People » dans Love and Compromises, le premier album de Mahalia, sorti le 6 septembre. On confirme : l’amitié promise entre les deux artistes n’est pas feinte. Mieux : l’une finit les phrases de l’autre, l’autre claque des doigts de manière répétée pour valider les propos de l’une, et toutes les deux soulignent d’entrée de jeu leur respect mutuel.
Et quand on écoute leurs deux projets, qui parlent beaucoup d’amour — n’en déplaise à ceux qui sont blasés par la thématique —, les similitudes entre les sujets qu’elles abordent semblent évidentes. « À chaque fois que des hommes plus âgés m’ont interviewée, ils me demandaient pourquoi je parlais encore et toujours d’amour. J’ai vingt ans. De quoi suis-je censée parler, sinon de ce que je vis en ce moment ? », sourit-elle avec ironie. Hamzaa, à son côté, acquiesce. Et rien que pour le titre « What you did » en duo avec Ella Mai, une jam plutôt douce qui revisite le « Oh Boy » de Cam’ron et Juelz Santana et réussit à le
rendre encore plus sensuel et plus
classique, ce qu’a à dire Mahalia des tourments de son cœur, de l’amour et de ses complications vaut le détour. Mais ça, on le savait depuis notre première rencontre avec l’artiste, il y a un peu plus d’un an.
La chanteuse nous donne une des clés dès le début du projet. Aimer, ce n’est pas se compromettre pour l’autre. Plus loin, on récupère l’autre clé. Mahalia explique qu’elle doit avant tout tomber amoureuse d’elle-même pour se sentir prête à partager l’amour avec quelqu’un ; l’expérience fait que tout le monde – même les hommes plus âgés qui lui posent des questions — n’a pas forcément une connaissance aussi accrue des relations amoureuses pour les aborder de manière aussi mature. « Il y a exactement tout ce que je voulais dire. J’y parle d’aimer donc, de la fin de l’amour, d’avoir le cœur brisé, de briser des cœurs, de ne pas faire de compromis, de ne rien lâcher », précise-t-elle en rappelant qu’il s’agit de son premier album.
La chanteuse nous donne une des clés dès le début du projet. Aimer, ce n’est pas se compromettre pour l’autre. Plus loin, on récupère l’autre clé. Mahalia explique qu’elle doit avant tout tomber amoureuse d’elle-même pour se sentir prête à partager l’amour avec quelqu’un ; l’expérience fait que tout le monde – même les hommes plus âgés qui lui posent des questions — n’a pas forcément une connaissance aussi accrue des relations amoureuses pour les aborder de manière aussi mature. « Il y a exactement tout ce que je voulais dire. J’y parle d’aimer donc, de la fin de l’amour, d’avoir le cœur brisé, de briser des cœurs, de ne pas faire de compromis, de ne rien lâcher », précise-t-elle en rappelant qu’il s’agit de son premier album.
On reconsidère soudainement les deux jeunes artistes : Hamzaa en est déjà à son deuxième EP. On revoit Mahalia, sur Colors, toute de rouge vêtue, en doudoune et débardeur, poser sur « Sober », le titre délicat et insolent qui l’a faite connaître jusqu’en France.
La flopée de titres qui ont suivi et l’ont installée comme l’une des voix les plus faussement fragiles de la soul anglaise nous ont presque fait oublié que c’est son premier projet long. Dans ce premier album, outre Ella Mai, Mahalia montre qu’elle sait ce qu’elle fait quand il s’agit de choisir avec qui elle doit collaborer. Elle a d’ailleurs donné sa place à Burna Boy dans « Simmer », un titre qu’on a entendu cet été.
Yard Magazine
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